22 février 2011

Foire du livre - Remise du Prix Première

L'émission spéciale Culture Club du 18/02/2011 sur le Prix Première à la Foire du livre est disponible sur ce lien. J'interviens en fin d'émission... Bon ce n'est pas de la toute grande radio, mais vu les conditions (en pleine Foire du livre), c'était sympa ! Comme vous le savez sans doute, je n'ai pas obtenu le prix (ni la bourse dont Laurent Dehossay parle d'ailleurs !), mais suis très contente d'avoir fait partie des 18 auteurs sélectionnés sur près de 200 premiers romans... C'était déjà une belle mise en évidence ! La lauréate est Nicole Roland !
J'en profite d'ailleurs pour remercier mon éditrice de sa confiance et tous ceux - écrivains et lecteurs - qui sont venus me dire bonjour à la Foire du livre. Ce furent trois journées de rencontres passionnantes ! Et n'hésitez pas à continuer de me faire part de vos avis sur Pas grand-chose... Ce sont eux qui me font avancer !

13 février 2011

J'aime pas la Saint Valentin, mais je fais quand même des cadeaux ;-)


La fille terriblement seule

C’est l’histoire d’une fille seule. Terriblement seule. Je précise d’emblée, pour taire tout commérage, que cette fille, ce n’est pas moi. C'est une fille, n'importe laquelle, blonde, brune, belle, moche, peu importe du moment que ce n'est pas moi.

En zappant, cette fille terriblement seule (je le répète, au cas où vous n’auriez pas compris) était un jour tombée sur une série à deux balles que diffusait la chaine privée à une heure où l’audience était en corrélation avec une hausse des statistiques du chômage. Alors la fille à deux balles…. Euh pardon, la fille terriblement seule, s’était laissé porter par les frasques des héros, beaux et mièvres à souhait. Ça lui avait fait du bien à la fille : pendant quelques instants, elle avait oublié qu’elle était terriblement seule. Elle avait même frissonné dans son fauteuil, pourtant emmitouflée dans son plaid, son écharpe tricotée et ses pantoufles en peluche, des zèbres rose et vert. Elle avait frissonné de bonheur, se disant qu’un jour aussi elle aurait une vie de héros télé : un boulot remarquable, un mari époustouflant, des enfants juste assez rebelles, un amant au corps de rêve, des aventures à chaque coin de rue, … Après la série mièvre à souhait, la chaine privée diffusait son journal quotidien. La fille terriblement seule avait éteint la télé. Elle n’en pouvait plus de ces nouvelles horribles qui ramenaient chaque fois la température de sa météo du moral dans le négatif. Démissions, élections, expulsions, inondations, médiations, conciliations, manifestations, … Inventions pour rentabiliser les laboratoires pharmaceutiques d’antidépresseurs, elle pensait, la fille.

De sa télé, la fille terriblement seule était passée au PC. Sur sa boite mail le Forem lui avait envoyé deux nouvelles offres d’emploi. Elle avait réduit l’écran, y reviendrait plus tard. Elle avait mieux à faire, et puis de toute façon on ne voudrait sûrement pas de ses services, une fois de plus. Elle allait encore se fendre d’une lettre de motivation de quatre pages pour qu’on lui réponde « Monsieur Claire Béricourt, nous avons bien reçu votre candidature et avons porté une attention toute particulière à votre CV, mais… ». Non seulement, ce « Monsieur » lui donnait la preuve qu’ils ne lisaient pas les lettres, mais en plus il y avait toujours ce « mais ». Elle détestait ce « mais », avait un jour décrété que pour conjurer le sort, elle le bannirait de son langage. Elle avait tenu bon, deux heures au moins. Faut dire que ce jour-là, elle était rentrée chez elle, s’était retrouvée terriblement seule et n’avait revu personne avant d’aller faire ses courses le lendemain.

En surfant sur le net, la fille terriblement seule avait repensé à l’épisode de la série mièvre qu’elle venait de voir et dont elle aurait aimé connaître la suite. Par curiosité, elle avait tapé le nom de la série dans google et s’était aperçue avec désarroi qu’elle n’était pas la seule – ni la première – à être tombée amoureuse des acteurs masculins. Par curiosité encore, elle avait fait un copier-coller du nom de l’acteur principal qui lui avait tapé dans l’œil. Par curiosité toujours, elle avait fait une nouvelle recherche sur cet acteur, et s’était ensuite pâmée devant ses photos. Elle regardait avec concupiscence ces yeux bleus, cet air rebelle, ces cheveux fous, ces fines lèvres qui…

Derrière son écran, le cœur de la fille terriblement seule s’était mis à battre la chamade. Pourtant, la fille terriblement seule était aussi une fille qui avait terriblement les pieds sur terre. Elle savait que ce n’était qu’un acteur, qu’il jouait un rôle, qu’il n’était pas vraiment médecin et ne se tapait pas une fille des quartiers défavorisés parce qu’elle était une belle personne sous ses haillons. Oui, la fille terriblement seule savait tout ça, mais elle ne pouvait s’empêcher de tomber amoureuse du gars terriblement sexy.

Alors la fille terriblement seule prit du temps qu’elle avait à revendre pour mener son enquête : elle voulait déterminer s’il était matériellement possible qu’elle rencontrât l’acteur terriblement sexy. Elle découvrit que celui-ci n’était pas très connu et pensa que ça lui laissait une chance. Ses joues picotaient de bonheur. Elle creusa ensuite sa biographie pour voir s’il n’était pas trop vieux. Il jouait un jeune premier, mais parfois… Là elle déchanta : il avait quinze ans de plus qu’elle. Oh et puis après tout qu’importe, quand on est terriblement seule, on ne fait pas la fine bouche ! Et pour un « vieux », il était encore terriblement séduisant. Elle s’en contenterait.

Ces infos amassées, la fille terriblement seule voulut donner une chance à leur histoire. Sur Facebook, la fille découvrit que l’acteur avait un compte privé. Elle hésita quelques secondes, histoire de se donner bonne conscience, puis cliqua « Ajouter à mes amis ». Lui ne savait pas encore qu’il était son ami, mais pour elle c’était désormais une évidence…

Forte de cette évidence, la fille terriblement seule ralluma la TV. Elle espérait secrètement que d'autres chaines diffuseraient sa nouvelle série fétiche ou que la chaine privée avait programmé d'autres épisodes. Évidemment, il n'en fut rien. L'après-midi avait fait place aux policiers. Derick en tête. C'était l'heure de la sieste. Mais avec tout son emportement émotionnel, la fille avait oublié de manger. Et une sieste le ventre vide, ce n'était pas dans ses habitudes. Elle passa donc d'une chaine à l'autre, plus d'une demi-heure, sans interruption. Aucun programme ne l'intéressait, mais elle ne parvenait à se résoudre à éteindre la TV, habitée qu'elle était par l'image du bel acteur de série mièvre. Finalement, c'est son rappel de mail qui la fit sursauter. Elle s’empêtra les pieds dans les oreilles de ses pantoufles zèbres vertes et roses et atterrit littéralement le nez sur l’écran.

Il avait dit « oui », l'acteur canon avait accepté son invitation sur Facebook ! Et à toute vitesse, signe de son emballement certain. L’idée qu’il s’ennuyât sévère aussi et qu’il n’eût sans doute que ça à faire de ses journées ne traversa même pas l’esprit de la fille terriblement seule. Non : s’il avait répondu aussi vite, c’était parce qu’il avait été séduit par la photo de profil de la fille terriblement seule. Point à la ligne. Cette constatation actée, l’inspection minutieuse du profil de l’acteur terriblement sexy put débuter. Combien d'amis ? Quatre-cents. C'est peu, pour un acteur, elle se dit. Mais bien vite elle se ravisa : sans doute n'accepte-t-il pas tout le monde. Elle rougit : il l'avait acceptée, elle ! Idylle naissante. Ses infos : pas de trace de « marié », ni même « en couple ». Elle soupira d'aise. Pas d'enfants non plus. Ses photos : pas de femmes posant avec lui. Juste lui, sa musculature de rêve et son regard de braise... L’examen étant plus que concluant, elle hurla de joie. Les murs de l’appartement, si souvent réduits au silence, résonnèrent de ses cris. Un long monologue débuta alors pour savoir comment il convenait d'agir à l’avenir. Qu’importe si elle parlait toute seule, elle était heureuse. Et puis, elle n'était plus vraiment seule. Il serait à ses côtés, bientôt, elle en était persuadée.

La fille plus vraiment seule commença à rédiger son message. « Cher monsieur... » Elle avait décidé de rester distante. Trop de familiarité aurait, pensait-elle, réduit à néant ses efforts pour paraitre désintéressée. Or, le désintérêt était, toujours selon elle, le B.A.BA de la séduction. Elle continua donc « Cher Monsieur, J'ai découvert ce matin votre prestation dans la série L'hôpital en émoi et je dois vous dire que j'ai été très marquée par votre interprétation. Vous êtes un acteur remarquable : vos gestes, vos mimiques, votre expression sonnent justes. Je ne comprends pas comment il est possible que je ne vous aie pas remarqué plus tôt. De grands réalisateurs devraient vous donner une chance de tourner dans des longs métrages, tant vous avez du talent. » Et patati et patata.

C'est lorsqu'elle cliqua sur « envoyer le message » que la fille plus du tout seule regretta immédiatement son geste. Elle se sentait coupable, terriblement coupable. A tel point qu'elle sursauta lorsqu'un type ouvrit la porte de l'appartement, retira ses chaussures et déposa sa mallette contre le porte-manteau. Il était moche, mal rasé, sentait l'alcool et tirait la gueule. Il grogna « Putain Claire, t'as même pas fait à bouffer ? Mais t'as que ça à foutre de tes journées, bordel ! Viens ici ! Viens ici j'te dis...». C'est à ce moment, je pense, que la fille la moins seule au monde regretta pour une fois de ne pas être terriblement seule ce soir-là…

5 février 2011

Mise à jour et Foire du livre

Bonjour à tous,

Il était temps : je viens de mettre à jour ce blog... C'est encore en travail, mais vous trouverez déjà quelques éléments nouveaux dans Presse et dans Ma bibliothèque idéale... Je posterai sans doute aussi de nouveaux textes dans quelques temps, mais il faudra encore patienter un peu.
En attendant, n'hésitez pas à venir me dire bonjour à la Foire du livre de Bruxelles et dédicacer par la même occasion votre Pas grand-chose !

Voici mes moments de dédicace :
  • Vendredi 17 février, remise du prix Première de la RTBF à 11h (Pas grand-chose est sélectionné) : dédicaces de 13 à 14 heures.
  • Samedi 18 février : de 14 à 15 heures.
  • Dimanche 20 février : de 16h à 17 heures.
Toutes ces séances de dédicaces se passent sur le stand des éditions Luce Wilquin (stand n°225), face à l'entrée du restaurant.

Pour plus d'infos, rendez-vous sur le site de la Foire du livre.

Au plaisir de vous rencontrer à Bruxelles !
Justine